Par Emmanuel Rodriguez-Perez
| le 18 février 2011 |
LETTRE AU PRÉSIDENT DE L'EUROPE de Bernard DEBRE
LETTRE AU PRESIDENT DE L'EUROPE
Monsieur le Président,
L'Europe peut être un espoir pour beaucoup. L'Union des États permet non seulement une plus
grande solidarité intra-européenne, c’est d’ailleurs ce qui s’est fait récemment lors de la crise
économique (bien qu’il y ait eu des réticences) mais aussi une plus grande efficacité à l’extérieur
pour résister à la guerre économique qui fait rage actuellement et va perdurer.
Certes, il y a eu des difficultés et si l’Union européenne peut être source d’espoir, bâtir l'Europe
impose de préserver ses racines judéo chrétiennes et greco-romaines.
On ne peut bâtir une union des Etats-nations d'hier que sur des fondements solides. Or récemment,
vos services ont osé diffuser un calendrier destiné aux jeunes Européens qui omettait sciemment de
faire référence à toute fête chrétienne. Noël, Pâques et autres fêtes sacrées n’ont pas été
mentionnées (à peine une allusion aux sapins de Noël !). Comme si cette fête majeure de la
Chrétienté pouvait être rayée d’un trait de plume ! C’est véritablement une honte ! Cette volonté
incompréhensible est dangereuse et criminelle.
« Laïcité ! » me direz-vous ? Comment expliquer alors que les fêtes d'autres religions soient
mentionnées, autrement que part un anti-cléricalisme d'un autre âge ?
Nous vivons aujourd’hui une guerre contre l’islamisme intolérant et sectaire, nos troupes
interviennent en Afghanistan, des dizaines de nos soldats y ont trouvé la mort. Des hommes et des
femmes sont pris en otages et tués au nom de cette guerre contre l’Occident, contre l’Europe,
contre la Chrétienté.
Des millions de Musulmans vivent chez nous, la plupart sont des démocrates, acceptant nos racines,
nos valeurs, d’autres ne font pas mystère de leur volonté d’imposer, comme leur demandent les
extrémistes, la charia. Beaucoup de nos pays luttent contre l’obscurantisme. Faut-il rappeler les
lois votées par les parlements nationaux interdisant le port du voile intégral, le malaise des
Européens contre certains aspects de cet Islam intolérant, bousculant les consciences. Faut-il
rappeler la montée des extrémistes « anti-Islam », aux réactions parfois excessives et lit d’un autre
obscurantisme.
La réponse à ces mouvements aurait dû être l’affirmation sereine de notre Chrétienté, de nos
racines. En aucune façon, elle ne peut être l’oubli mâtiné de honte de ce que nous sommes. Ce
serait une formidable victoire des extrémistes islamistes et un encouragement pour les
islamophobes.
Ces calendriers, vos calendriers, révèlent notre tendance à l’auto-flagellation permanente.
Comment oublier les cathédrales et les églises qui illuminent nos pays ? Les rois, les papes et les
saints qui font la fierté de notre histoire commune ? Saint Louis et Jeanne d’Arc deviendraient-ils
des parias ? Charlemagne un affreux dictateur ? Enfin, faudra-t-il un jour s’excuser d’avoir été et
d’être toujours ce que nous sommes ?
Vos services, Monsieur le Président, ont failli, ils doivent être sanctionnés, les calendriers supprimés.
Mais il me vient deux idées, vraisemblablement absurdes :
- Pourquoi ces calendriers ? Est-ce une bonne façon d’utiliser les fonds européens, des millions
d’euros ? Est-ce le rôle de l’administration européenne de devenir libraire ? N’a-t-elle rien d’autre à
faire ?
- Pourquoi ces omissions honteuses ? Qui sont les hommes et les femmes de votre administration qui
en sont les responsables ? Ne faudrait-il pas les interroger d’abord et les punir ensuite ? Car ce qu’ils
ont fait est inqualifiable, dangereux voire criminel. Ils sont soit des propagandistes de l’extrême,
soit des provocateurs, soit des ignorants imbéciles.
Or, Monsieur le Président, personne ne vous a entendu présenter vos excuses aux Chrétiens
d’Europe. Jusqu’à la preuve du contraire, tous les pays européens sont majoritairement issus d’une
grande histoire, celle de la Chrétienté, même si cette histoire n’a pas été toujours pacifique et
noble, elle est !
Vous avez commis une grande faute contre l’histoire, contre l’Europe, contre les hommes.
Pr Bernard DEBRE
Ancien Ministre
Député de Paris
Membre du Comité consultatif national d'éthique