"TU MARCHERAS DANS SES VOIES !"
“L’Éternel te maintiendra comme Sa nation sainte, ainsi qu’Il te l’a juré, tant que tu garderas les Commandements de l’Éternel ton D.ieu, et tu marcheras dans Ses Voies” (Ki Tavo 28:9).
Maïmonide évalue ces derniers mots comme constituant une des 248 Mitsvoth positives de la Torah, qu’il
définit ainsi : “... Ressembler au Très-Haut selon notre pouvoir” (Rambam, Hilkhoth Dé’oth 1:6.). C’est-à-dire se conduire selon les Vertus divines. Maïmonide mentionne, à ce propos, l’enseignement de nos Sages : “Sois indulgent car le Saint, béni soit-Il, est clément. Sois miséricordieux, car il est miséricordieux. Sois ‘Kadoch, car c’est là le titre divin !”
Parmi les principes selon lesquels ce grand Maître détermine le nombre des Mitsvoth, il précise qu’une ordonnance comme “Observez Mes décrets !” (Vayikra 19:19) ou bien “Soyez Saints !” (Ibid 2), ne fait pas partie du nombre des 613 Comman- dements, car de tels versets ne sont pas des ordonnances d’un ordre précis, mais elles embrassent toute la Torah. Il semblerait que notre verset : “tu marcheras dans Ses voies” appartient également à la catégorie des “ordonnances générales” et traite de toutes les Mitsvoth. Pourquoi Maïmonide l’inclut-il dans le nombre des Commandements ?
Il est donc probable que l’ordonnance de “tu marcheras dans Ses Voies” comprend un élément particulier et c’est en considération de celui-ci que notre verset constitue une Mitsva...
L’enseignement spécial de ce verset réside dans le terme : “tu marcheras...”. Il nous enseigne que la pratique des Mitsvoth doit être selon un critère de marche et de progression. Car on peut très bien accomplir une Mitsva et stagner sur place, au même niveau où l’on se trouvait avant de l’avoir accomplie. C’est dans ce sens qu’il faut entendre l’ordonnance du verset : “tu marcheras...” ; l’observance des Mitsvoth doit éveiller en nous un élan : s’élever de son niveau actuel afin d’accéder à un niveau toujours supérieur.
Comment peut-on réaliser ce “tu marcheras...” ? Nous trouvons la réponse dans la suite du verset : “... dans ses Voies”. Chaque Mitsva étant la voie de D.ieu, doit être accomplie afin de “ressembler au Très-Haut”. C’est alors que la pratique des Mitsvoth ouvrira le chemin à cette progression.
“Je te donnerai passage parmi ces gens” (Zekharia 3:7). Selon la ‘Hassidouth, ce verset se rapporte aux anges, ainsi qu’aux âmes juives avant leur descente en ce bas-monde et qualifie, les uns et les autres, du nom de “’Omedim”, traduit ici par le mot “gens”, mais littéralement : “(des êtres) qui se tiennent immobiles”, tandis qu’après la descente (des âmes juives en ce monde, elles sont dénommées “Mehalekhim” : (des êtres) qui marchent et progressent”, titre et condition qui leur sont attribués par l’ob-servance des Mitsvoth.
C’est à ce propos que nos Sages disent (Berakhoth 84a.) : “Les Justes n’ont de tranquillité, ni en ce monde, ni dans le monde futur, ainsi qu’il est dit (Tehilim 84:8, selon le Targoum Yonathan) : ‘Ils iront de niveau en niveau’”. Ils ne se contentent jamais de leur niveau spirituel, déployant tous leurs efforts et capacités pour se surpasser continuellement – jour après jour, et heure après heure. Ce nouvel état de l’âme qui progresse – “Mehalekh”, lui reste sien en accédant au monde futur, où l’âme a droit à des degrés de félicité toujours plus sublimes.
– À partir du moment où le juif passe de l’état d’immobile à celui qui marche en progression, il n’y a plus d’arrêt : s’il ne progresse et ne s’élève pas, il descend et tombe !Où trouver les forces adéquates ?: “Sept fois le juste tombe et se relève !” (Michlé 24 :16). Il trébuche, il tombe et retombe... et il est appelé Tsadik ? Oui, et de là un message prodigieux !
Si notre régression nous sert de tremplin à partir duquel nous déployons un nouvel élan, notre recul lui-même s’aligne alors et fait partie de notre élévation ! Nos fautes passées deviennent alors un générateur de forces, de lumière et d’élévation !
(Tiré du Likouté Si’hoth n° 4, Youd Chevat 5721)