Se connecter

DANS TROIS JOURS, TU VIVRAS

 

 DANS TROIS JOURS, TU VIVRAS

 

Un professeur de l’Université Hébraïque de Jérusalem, Israel Knohl, a publié un article dans le journal Haaretz B7 en date du Vendredi 20 Avril 2007, intitulé ‘In three days, you shall live’ « En trois jours tu vivras ».

L’article est une recension d’un ouvrage è propos d’un texte publié récemment par Ada Yardeni et Binyamin Elitzour intitulé « Hazon Gavriel » (la vision de Gabriel) dans Cathedra Magazine, vol.123.

Il s’agit d’un récit apocalyptique rédigé sur une pierre relatant la vision de l’Archange Gabriel. Des experts en épigraphie hébraïque datent cette inscription trouvée en transjordanie, au premier siècle avant J. C.

Israel Knohl indique que la première mention du Messie tué, appelé Mashiah ben Yosseph  jusqu’à cette découverte récente, n’existait que dans le talmud (traité soukkah 52a).

Dans son ouvrage intitulé : « The Messiah before Jesus », (27-42) Israel Knohl conclue son analyse de récits apocalyptiques datant du premier siècle avant J. C. en affirmant que certains groupes croyaient que le Messie mourrait, serait ressuscité en trois jours et monterait au ciel.

Il se réfère à un texte datant d’un siècle avant J. C. publié par Ada Yardeni et Binyamin Elitzour qui l’ont intitulé « Hazon Gavriel ».

A la ligne 16-17 du texte, Dieu s’adresse à David : « ‘Avdi Dawid bakèsh min lifnéï Ephraïm » (Mon serviteur David requière devant Ephraïm). I. Knohl voit là une équivalence entre David et le fils de Joseph, et une confirmation que le concept d’un Messie Fils de David et d’un Messie Fils de Joseph existait à la fin du premier siècle avant J. C..

La ligne 80 du texte de la vision de Gabriel commence avec la phrase : « Lesheloshèt yamin » (en trois jours) suivi par un autre mot que les éditeurs ne pouvaient pas lire. Puis vient la phrase : « Ani Gavriel » (Je suis Gabriel). Le mot illisible semble en fait : « hayeh » (vivra). La phrase est ainsi composée : « Lesheloshèt yamin hayeh » (En trois jours tu vivras). On peut comparer cette phrase à celle d’Ezéchiel 16 :6 : « Bedamaikh hayi » traduite : « Dans ton sang, vis ! » . Dans le texte qui nous concerne, le mot « Haye » est écrit avec la lettre aleph (א) qui signifie -vis-. Une orthographe similaire apparaît dans les manuscrits de Qumran près de la Mer Morte. Par exemple dans le rouleau d’Esaïe où le mot « yakeh » (chap.30 :31) est écrit avec un aleph (א) après le yod (י).

Les autres mots suivants semblent nous permettre de recomposer la phrase comme ce qui suit : «Lesheloshit yamin hayeh, ani Gavriel gozèr alekha » (En trois jours, vis ! Moi Gabriel te le commande). La suite se lit : « Sar ha-sarim » (Prince des Princes).

A ce niveau du texte Israel Knohl s’interroge sur l’identité du -Prince des Princes-, il note que cet épithète se trouve dans le livre du prophète Daniel chap.8 :24-25.

Il applique le contexte du récit à l’époque de la révolte qui eu lieu en l’an 4 avant J. C. dans laquelle Simon le leader de l’insurrection en Transjordanie fut tué.

Pour appuyer sa thèse I. Knohl rapporte que dans la Bible et le Talmud, le mot « Arouba » signifie une ouverture étroite ou une fente. Le mot « Tzourim » signifie des rochers, (il précise que le mot apparaît ici dans une non-vocalisée sans la lettre [ו] « צר ». « Aroubot tzourim » serait une crevasse, une faille rocheuse. I. Knohl attribue cette apocalypse appelée désormais -La vision de Gabriel- à la fin tragique de Simon assassiné quelque part dans une gorge rocheuse de Transjordanie par Gratus, un commandant de l’armée hérodienne vers l’an 4 av. J. C.. Mais La vision de Gabriel mentionne aussi d’autres morts.

A la ligne 57 nous trouvons la phrase : « Dam tvoueï yéroushalaïm » (Le sang du tué de Jérusalem).

Ala ligne 67 nous lisons : « Bassèr lo ’al dam zouha-merkava shelahen » (Annonce-lui à propos du sang). C’est leur Merkava (chariot céleste). I. Knohl ajoute que le sang de ceux qui furent tués sera devenu leur « chariot » pour le ciel. Il note qu’en arrière plan il y a l’ascension d’Elie au ciel dans un chariot (merkava) : voici qu’apparût un chariot de feu, et Elie monta dans un tourbillon de vent au ciel (2Rois 2 :11).

Ensuite I. Knohl imagine une stratégie mise en avant par les partisans du leader messianique assassiné : ils auraient rédigé La vision de Gabriel pour palier à la faillite de la révolte et de la mort de leur chef, mais l’implication est qu’avec la mort du chef messianique, leurs peines s’achèvent, la chute de l’ennemi et le salut sont proches.

Nous lisons à la ligne 19-21 : « Leshloshèt yamin téïd’a ki-nishar hara melifneï ha-tzédèk (en trois jours tu sauras que le mal sera défait par la justice).

Il y a des points qui ne concordent pas dans l’analyse d’I. Knohl, tout d’abord à la ligne 57 : « Le sang du tué de Jérusalem » ne peut s’appliqué à Simon qui fut tué en Transjordanie et non à Jérusalem.

A la ligne 67 : « Annonce-lui à propos du sang » ne peut être le sang de plusieurs personnes tuées puisqu’il est écrit : « Bassèr-lo » (Annonce-lui). Par contre « Hamerkava shelahem » indique que le sang de cette personne tuée sera -leur chariot céleste-

D’autre part on voit mal comment ce texte aurait pu être écrit dans un espace de deux jours après la mort de Simon pour annoncer sa résurrection le troisième jour. I.Knohl ne le mentionne pas dans l’article, mais dans le livre du prophète Osée chap.6 :1-2 il est écrit : Il a frappé, mais il bandera nos plaies. Il nous rendra la vie dans deux jours, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence.

 On peut considérer qu’après deux mille ans d’exil, Dieu restaure Israël et le troisième millénaire sera celui du règne du Messie Roi.

Mais dans le cas qui nous préoccupe, il s’agit de la mort et de la résurrection d’un individu particulier

Cette phrase des lignes 19-20 : « En trois jours, tu sauras que le mal sera brisé par la justice » nous rappelle celle du prophète Esaïe dans le chapitre 53 : Or il a plu à l’Eternel de le frapper ; il l’a mis dans la souffrance. Après avoir offert sa vie en sacrifice pour le péché, il verra sa postérité, il prolongera ses jours, et le bon plaisir de l’Eternel prospérera dans ses mains. Il jouira du travail de son âme, il en sera rassasié ; mon serviteur juste justifiera plusieurs, par la connaissance qu’ils auront de lui, et lui-même portera leurs iniquités. (10-11).

 

Suite et fin dans 2 jours.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *